,,Jonuţ Caragea, Mon amour abyssal. Poèmes, traduction [du roumain] par Amalia Achard, Brest, Éditions Stellamaris, 2018, 86 p.
J’ai eu la chance tout à fait par hasard de connaître Jonuţ Caragea, grâce à mon ami roumain le prof. Constantin Frosin. Je le remercie : j’ai découvert « un poète », un vrai poète, l’un de ceux qui honorent leur pays et la littérature européenne.
Caragea est né à Constanţa, en Roumanie, en 1975. Il est poète, prosateur, critique littéraire, éditeur, auteur d’aphorismes et promoteur culturel. Entre 2003 et 2011, il vit à Montréal, où il est instructeur sportif et sportif de performance comme rugbyman. En 2008, il devient citoyen canadien. En 2012, il rentre dans son pays natal et s’établit à Oradea.
À l’unisson avec le poète Adrian Erbiceanu, en 2008, il fonde l’Association des Écrivains de Langue Roumaine au Québec et publie la première Anthologie des écrivains roumains de la province du Québec (2009), 251coauteurs Adrian Erbiceanu et Dimitru Scorţanu, ouvrage de référence de la diaspora roumaine.
Il est l’auteur d’une trentaine de livres de poésie, aphorismes, science-fiction, essais critiques, mémoires et anthologies.
L’œuvre de Jonuţ Caragea est honorée de plusieurs prix importants, lesquels confirment la valeur de son œuvre. Sa poésie est un merveilleux voyage de mémoire et d’engagement. Les thèmes qu’il met en évidence concernent tous la grande question de l’être au monde.
On l’a défini « un athlète de la poésie ». En effet, c’est un travailleur acharné du mot, qui dans ses poèmes devient l’énergie de la vie en un monde clos que le poète veut ouvrir.
Pas une poésie de routine, mais une poésie de la profondeur, qui va au cœur de la matière et à la limite du possible, pour offrir à l’homme le sens vrai de son existence. Une esthétique de l’engagement dans l’immense, à partir d’un point, sa patrie projetée sur le monde.
Dans ce recueil, Jonuţ Caragea se fait plus intime. Il enquête dans le silence de l’amour, pour s’écrier en soldat de la parole. Mystère de la femme et mystère de la vie se croisent. Le mal s’envole. La poésie réalise un miracle : celui de l’ouverture du cœur qui aime. Quelques vers, pour le prouver : « Ferme les yeux / regarde aussi loin que tu peux / et ne pense pas au retour » ; « Je garde le poème en moi » ; « le dernier mot lèche ses blessures » ; « Je disais que l’amour c’est tout ou rien ».
Les mots ! Jonuţ Caragea vit dans « La maison des mots », magnifique titre d’un poème de ce recueil. Il sait que « Seul le poète sait combien de solitude / Se trouve dans la maison de ses mots ». Cette maison est son usine, où il produit de l’or : celui de nous faire rêver.”
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Academician Giovanni DOTOLI
Franța
Decembrie, 2018