Adelina FLEVA: şarpele din floare (poeme)

şi nu mai am destui arginţi şi ploi
să-mi scot credinţa de la amanet
mi-am întors buzunarele pe dos
dar n-am găsit decât vreo trei patru pistrui şi nişte vechi dureri
de şale rămase înnodate de la furtuna de acum două veacuri.

(stau în întuneric la poalele crucii şi-mi număr păcatele
de la stânga la dreapta
sperând să câstig la loz în plic borcanul cu miere)

Doamne
de când nu mai am credinţă în vrăbii şi-n pietre
îmi strig viitorul pe nume şi îmi răspunde trecutul (ca un semn
de întrebare ca o naştere abandonată într-o respirare ca o
umbră care umblă continuu şi rece şi vie pe marea cea mare)

 

***

 

iubeşte-mă te rog cu ura cea profundă
o daimon sacru cu parfum de moarte
căci fără închinarea ta supremă
sunt pietrele pâinea şi vinul idealuri inodore
şi tratate deşarte

 

fauche Seigneur l’herbe sur moi

                                                Traducere Mamier Angela Nache

 

aujourd’hui comme hier je me sens bagnard incarcéré à vie
j’ai encore à expier la punition
et je charrie dans ma transparente créature
une souffrance douce comme une source édifiée dans la roche

et la balle est au-dessus, Saint Seigneur
je lui arrive quelque part sous les aisselles
mes longs cheveux salis de péchés
je suis en ermitage de jurons et de blâmes

je voudrais mourir comme une candela pure
qu’elle éclaire mon souffle dernier
pardonne-moi en vie pour moi
que les vers ont une valeur de fer

(les vers attendent des primeurs, Seigneur
probablement le soufre, ils flairaient
mais ma vie ruinée est encore vivante
palpite lamentablement sous l’habit déchiré

fauche Seigneur l’herbe sur moi
je me suis acheté un cercueil payé avec des mensualités
il ne m’en a pas coûté beaucoup, celui-ci
je l’ai payé mensuellement (avec ma respiration concave)
ma première vérité est ma première liberté

la foudre a l’odeur de ciel et d’algues

déshabille-moi de mon ombre réincarnée
foudroyée avec l’odeur de ciel et d’algues
les veines explosent dans mes tempes
et je ne ressens en moi ni rives ni mâts

(je vais t’allaiter avec mon bonheur, non ascète
auprès de l’autel d’un noyer aux feuilles roses
au point que les doutes actuels te semblent
des véritables néo psychoses)

serre-moi sur ta poitrine avec désespoir
ma chair assoiffée est en attente
s’il te plaît éteins et laisse après la lumière baissée
pour que tu n’observes pas que je suis une vierge dans une femme mariée

un arbre pousse en moi

contretemps aux oiseaux migrateurs

en me cachant dans une femme mariée
chaque nuit je crucifie la lune dans ton cœur

notre acacia maman, fleurit

dans la forêt de cuivre
ils dorment, les tziganes chaudronniers
habillés n’importe comment
dans les couleurs des jours fêtés

 

(Seigneur éteins la bougie
dans la forêt de cuivre
ni croix non fugitive
pureté sans effilures
ni tzigane éveillé
ni bague non fiancée
offerte non donnée
à une lame de couteau)
ahuri par la blessure cruelle
qui sur les genoux brillait
Dieu de cuivre
fraternisant avec une plaie

maman j’ai pleuré toute la journée

 

 

JE VOUDRAIS M’ENFUIR

 

embrasse-moi de la tête aux pieds
avec des lèvres chaudes et parfumées
commence si possible avec les seins, j’aimerais
et la nuit car j’ai tellement peur du soleil

 

des timidités de fleur m’enveloppent
et je sens des frissons dans la nuque et le dos
avec des lèvres propres vous n’êtes pas partis
et une fournaise continuelle, j’ai ressenti

 

lampe lentement le pollen de mon corps
brûlant comme le soleil du ciel
je voudrais m’enfuir sans me fier
mon chéri, tu veux briser le bouclier

 

je m’abandonne à toi comme une enfant
qui n’a pas été atteinte jusque là
et je jure, chéri, que je ne simule pas
sens-moi comme si tu me coupais de la lumière

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Adelina FLEVA

Iulie 2019

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