George ANCA: Mistral vivant

Aux Indes des années ’70, je m’adressais à Baudelaire tout en pensant à Mistral, à la gent latine, à la Provence et j’ai eu l’intention d’envoyer comme Vasile Alecsandri autrefois un poème pour le jugement des Félibres. Quand j’ai visité Maillane en 2004, l’année Mistral, je me suis senti en même temps en Shantiniketan de Tagore et Mirce]ti de Alecsandri.

          J’ai lu les lettres reçues par Mistral de la part de la reine de Roumanie Carmen Sylva et d’autres personnalités et les lettres-mêmes de Mistral adressées aux Roumains et existant dans la Bibliothèque de l’Académie Roumaine (pour le moment,  ce n’est pas clair où  en sont-elles les huit envoyées à Vasile Alecsandri).

          Mistral a écrit un sonnet en français et en provençal au titre „La Roumanie”. Pour moi, tout comme  pour ses contemporains, cette création

          a la vibration  de Coupa santa en provençal. Si Gounod a composé une opéra à partir de Mireille de Mistral et une autre sur Faust, en Argentine, j’ai été intéressé par une possible contre-part „Fausto” où un Gaucho raconte dans son dialecte ce qu’il a vu à l’Opéra: l’histoire de Faust pour moi, en correspondance avec celle de Mireille.

          Si j’étais intéressé de l’idiome lunfardo de Buenos Aires, ça a été en directe

connexion avec la langue des troubadours provençaux.

Peut-être un projet auquel je pense, Felibres d’hier et d’aujourd’hui va embrasser non seulement les poètes ou les „juges”, mais aussi les prototypes humains de Mistral  dans un monde globalisé.

          En regardant l’iconographie mistralienne de correspondance  avec les Roumains mêmes, nous nous trouvons dans un paysage toujours vivant tout à la fois maillanais et mistralien.

          Mistral vivant  nous transporte dans le meilleur monde de Leibniz. Mais Mistral est vivant dans nous-mêmes et nous encourage de survivre dans l’aspiration de la beauté divine et humaine.

          Pratiquement, après les discussions  à Maillane, une fois retourné à Bucarest j’ai gardé à jamais le reflexe de la grandeur et de la simplicité de Mistral. J’ai ouvert le premier numéro d’une revue littéraire, „Trivium” avec des citations de „Lou Pouèmo dóu Rose” et j’y ai inclus également une traduction de deux poèmes de Remi Venture.

          Entre les membres de la rédaction figurent Annie Mauron, Dominique Séréna, Rémi Venture, Dietrich Manel.

          J’ai commencé mon livre dédié  à Mme Annie Mauron „Maroque après le père” avec les poèmes „Provençal” et „Mistral”. De même dans mes „Tangos” du livre „Nefertiti & Borges” j’ai collé des expressions provençales par exemple: le “mas”, je l’ai supposé dans la forme dialectale roumaine abréviée „mas” (r`mas). En fait , comme j’ai déjà dit à Maillane, l’hymne de la latinité et celui de la Roumanie commencent avec le même verbe exhortation: „auburote”- „de]teapt`-te”.

          Je tiens dans mon âme de grands accords comme :

poesio es elo ambrosia

que tremude l’ome en dieu

coupo santo e versanto

plen de simplesso et de franquesso

          Si je n’ai pas touché la lettre de la reine roumaine, ça a été, peut-être pour la protection des empreintes de Mistral.

          Maillane c’est un centre d’énergie de notre planète qui a fait naître une création poétique d’autant plus vivant avec le passage du temps.

          Après le principe de lire les vers d’un poète juste à son village, j’ai eu une  révélation spéciale pour toute ma vie en lisant là-bas le „Poème du Rhône” et aussi virtuellement la poésie française-même dans ses volumes d’anthologies, tout en perdant les noms des poètes-mêmes pour les vers à jamais et à tous:

                   j’ai marché bien longtemps

et je me suis perdue

j’ai laissé la voix libre

au milieu des tourments

„Mon expérience avec Mistral, pour paraphaser „mon expérience avec la vérité” de Mahatma Gandhi, c’est une esthétique de Mireille et de l’Ahimsa (non-violence).

Je saisis parfois une voix, celle de Mistral.

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George ANCA

 

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